Le monde est bien vaste et d'une grande beauté. Moi je ne fais que saisir les occasions qu'il me donne. Et justement, un groupe d'humain, rebelle je crois puisqu'ils sont armés jusqu'aux dents, ont établi leur camp dans ma forêt. Mes sentinelles m'ont prévenu dès leur arrivée sur mon territoire. Quelle bande de débiles! Ils ne savent pas ce que je leur réserve. Les humains sont tellement naïfs, qu'ils croient que les armes sont les seuls armes de défense. Mais aujourd'hui, ils vont en apprendre une nouvelle: la peur.
J'attends d'abord que l'obscurité s'approfondit. Je suis excité comme une puce! Je descends doucement de l'arbre sur lequel je les observe et m'approche de leur camp prudemment. J'ai l'impression qu'il sont en train de faire la fête car j'entends des chants d'ivrognes et même une odeur forte d'alcool. Ce ne sont même pas de véritable combattant! Je suis sûr que ce n'est qu'un bataillon d'enrôlés de force et pour les rendre plus coopératifs, la boisson fut le meilleur remède. C'est pas grave, ils ne font que me faciliter le travail. Je sorts une baguette chinoise et la lance juste à côté d'un des hommes qui se leve brusquement et crie horrifié:
"Vous avez pas entendu un bruit bizarre?
- C'est bon Grog. On y croit plus à tes blagues. Dit un homme en face du dit Grog.
- Mais je vous le ju..."
Il ne pu terminer sa phrase car un cerf vient d'apparaître au milieux d'eux. Il est venu du côté opposé de Grog et s'est mis en plein milieux. Tous le regardaient avec l'impression qu'un de leurs cauchemars les rattrapait. Puis le cerf, mon complice en réalité, s'enfuit avant qu'un homme, qui arme un arc, ne lui tire une flèche au flan, qui le rate.
"Que faites vous, Humain! Savez vous que vous êtes les maudits de l'Esprit de la forêt! Criai-je d'une voix exagérément grave.
- Ahhh! Maman! La forêt n'est pas contente!
- Mais non! ça doit être une blague fait aux nouveaux... j'suis sûr..."
Soudain, une multitude d'écureuils passe devant eux à toute vitesse telle l'eau d'une rivière. Certains s'enfuient en courant, d'autres restent pétrifiés et d'autre encore essayent d'en attraper en vain. C'est à moi maintenant. J'avance tout doucement puis ouvre mes yeux en grands et lance un cri horrible. Tous se retournent vers moi qui suis caché dans les ténèbres sauf que mes yeux brillent tellement qu'on ne peut pas les rater.
"L'esprit de la forêt va nous trucider! Sauf qui peut!"
Et tous les rebelles quittent le camp illico presto.
